Corriger le compas marin : guide complet. Deux tutoriels illustrés présentant quatre méthodes de compensation et trois méthodes de régulation, adaptés aux voiliers de 9 à 18 mètres en grande croisière.

Vous trouverez les deux guides PDF, présentant différentes méthodes illustrées, en bas de cette page.
A. Introduction à la compensation et à la régulation des compas magnétiques.
Conformément à la division 240 en vigueur depuis octobre 2024, tout navire naviguant au-delà de 2 milles d’un abri est désormais tenu d’être équipé d’un compas magnétique compensé.

Les modalités de certification ainsi que les obligations réglementaires afférentes à cette exigence ne sont, à ce jour (fin mars 2025), pas encore précisées.
OBJECTIF DE CE GUIDE
Procéder, si nécessaire, à la correction de la déviation du compas de route magnétique à bord (compensation), puis établir une table ou une courbe de déviation (régulation) destinée à l’usage futur du navigateur.
La compensation d’un compas magnétique consiste à corriger les erreurs (la déviation) causées par les masses métalliques et les champs électriques du navire, en ajustant les aimants correcteurs
La régulation, quant à elle, est l’étalonnage du compas pour établir une table de déviations, permettant de connaître et de corriger les écarts restants selon le cap.

Conclusion : La compensation réduit les erreurs, tandis que la régulation les quantifie.
Rappel : À chaque cap du navire correspond une déviation différente due à l’interaction entre le magnétisme propre du navire et le champ magnétique terrestre.
Le compas magnétique et navigation céleste : le compas reste un instrument de navigation essentiel pour s’orienter en mer.
Simple à utiliser, fiable et indépendant des systèmes électroniques, il garantit une sécurité supplémentaire, notamment en cas de panne électrique.
Face à la concurrence des GPS modernes, le compas demeure irremplaçable pour la navigation traditionnelle.
Sur la page Erreur du compas magnétique et navigation céleste, vous trouverez une explication plus générale des notions de déclinaison magnétique et de déviation.

La déviation : une erreur magnétique spécifique à chaque navire.
Ici, en revanche, nous nous concentrons uniquement sur le phénomène de déviation, provoqué par les influences magnétiques permanentes à bord des navires.
Le compas doit alors être placé à au moins 50 cm des perturbateurs métalliques. En cas d’influence, éloignez l’objet perturbateur ou déplacez le compas.
L’influence magnétique obéit à la « loi de l’inverse du carré » : lorsque la distance entre une source magnétique et une boussole double, l’effet exercé sur celle-ci est réduit à un quart.
Les influences électriques, dues aux courants circulant dans les fils proches, peuvent également perturber la boussole. Pour éviter les champs magnétiques, torsadez les fils d’un circuit par paire, y compris ceux sous la boussole et le tableau de bord.

Avant d’entamer une traversée, il est très important de vérifier votre compas pour s’assurer que ses erreurs restent dans des limites acceptables.
Une inspection visuelle est également nécessaire pour vérifier que la rose tourne de manière souple et fluide. Y a-t-il eu des changements métalliques à proximité du compas ? Le compas est-il bien aligné avec l’axe du navire ?
Lorsque le compas est temporairement dévié par un aimant, il doit retrouver son alignement initial dans un délai conforme aux normes, ni trop long ni trop court.

Déviation : faut-il toujours la compenser ?
Sur les petits bateaux, à condition qu’ils ne comportent pas de masses métalliques importantes, la régulation et la compensation du compas peuvent être remplacées par une simple vérification.
Il suffit de comparer la précision du compas principal avec celle d’un compas de relèvement secondaire sur différents caps afin de s’assurer de leur concordance.
Cette méthode simplifiée, bien que moins rigoureuse que les procédures standard, est souvent suffisante pour garantir une navigation précise sans nécessiter d’ajustements complexes.
Il sera judicieux de noter dans le journal de bord la date, le lieu, l’état de la mer ainsi que les personnes ayant participé à la vérification.
La meilleure méthode est d’ avoir un compas gyroscopique à bord et faire des comparaison entre le compas magnétique et le gyrocompas puisqu’il est sans erreur ou presque.
En tout cas ce guide n’est pas écrit pour cela.

Conditions pendant la compensation / régulation:
Conditions préalables: une mer d’huile sans houle et la force de la marée de préférence assez basse pour ce jour. Les moments des étales de marée sont préférables.

Bien sûr, on peut compter sur les doigts d’une main les jours comme celui-ci dans l’année, mais dans ces conditions, on peut souvent passer une agréable journée en mer. Il faut compter une matinée pour la compensation et la régulation.
Tous les équipements électriques doivent être allumés pour reproduire les champs magnétiques générés en conditions normales de navigation.·
Vérifier que les personnes amenées à se tenir près du compas ont vidé leurs poches de tout objet susceptible de créer un champ perturbateur (téléphone portable, montre, trousseau de clefs, couteau).
En effet, la précision dépend de la qualité du compas et du soin apporté à l’ajustement.
De plus, veiller à ce que la ligne de foi du compas soit bien parallèle à l’axe du navire.
En outre, il ne doit pas y avoir de bulles d’air dans la cuvette.

Bien que ces compas soient fournis avec une compensation intégrée, certains nécessitent une cellule de compensation optionnelle pour un étalonnage précis.
La compensation n’étant jamais parfaite, il reste toujours une déviation résiduelle ; on détermine alors la déviation en fonction du cap en faisant l’opération de régulation.
Toutefois, le compas ne reste jamais compensé de manière définitive et universelle !
À noter : en navigation traditionnelle, le cap compas (CC) et le cap vrai (CV) sont les plus fréquemment utilisés.
Le cap magnétique (CM), quant à lui, prend toute son importance lors des opérations de compensation et de régulation du compas.
Description du matériel de compensation et de régulation
Le compas de route:

Compas de route : compas magnétique placé de manière à indiquer au barreur le cap suivi par le navire, en tenant compte des influences magnétiques locales du bord.
Le compas de relèvement:

En général, la meilleure position pour le compas de relèvement pendant la régulation est souvent à l’arrière du bateau, à condition d’avoir une bonne visibilité sur tout l’horizon.
Le barreur prend des caps espacés de 20°, 22,5° ou 30° à l’aide du compas de route (par exemple : 0°, 30°, 60°, etc.).
Ensuite, une fois le cap stabilisé, on relève le cap magnétique indiqué par le compas de relèvement.
Le guide détaille également d’autres approches illustrées, généralement considérées comme plus fiables.
Les compas avec compensateurs intégrés:

Le taximètre (pelorus)

En effet, le taximètre est utilisé dans l’une des trois méthodes proposées pour la régulation du compas.
En effet, le chapitre qui lui est consacré en présente le principe, l’importance et l’utilisation.
La compensation:
1. Compensation avec compensateurs intégrés : Ainsi, la compensation vise à corriger les erreurs de déviation du compas de route causées par des champs magnétiques locaux à bord du bateau.
Par exemple, ces champs peuvent provenir de composants métalliques, de systèmes électriques ou d’autres équipements à proximité du compas.

Méthode : Ajuster les correcteurs de déviation (vis ou aimants) pour aligner les indications du compas de route avec celles d’un compas de référence qui n’est pas affecté par les perturbations magnétiques du navire.
On peut aussi travailler avec des alignements connus, qui peuvent être retrouvés sur nos cartes.

2. Compensation avec aimants externes

Méthode d’ajustement du compas magnétique :
Cependant, pour corriger les erreurs de déviation, on agit sur les aimants placés autour du compas.
Par ailleurs, il est possible de rajouter ou retirer des aimants pour ajuster l’intensité du champ correcteur, et de les abaisser ou les relever pour modifier leur influence sur le compas.
Pour cela, ces ajustements doivent être faits avec précision, en observant l’effet produit sur la déviation mesurée.

2.La Régulation
La régulation, quant à elle, a une portée plus large. Elle vise à maintenir et à vérifier le bon fonctionnement du compas sur le long terme. Cela inclut :
1. La surveillance de l’environnement autour du compas, notamment en évitant d’introduire de nouvelles sources de perturbation magnétique (équipements métalliques ou électriques ajoutés après la compensation).
2. L’élaboration d’une courbe de déviation, autrement dit la documentation des erreurs résiduelles en fonction des caps.
Lorsque l’aiguille est solidaire de la rose des vents, elle ne bouge pas par rapport au navire. C’est en réalité le navire qui tourne sous la rose, donnant ainsi l’impression d’un mouvement de l’aiguille.

Ainsi, en l’absence de perturbations magnétiques permanentes à bord, un compas magnétique de navire devrait pointer idéalement vers le nord magnétique.

Cependant, un simple aimant (voir dessin ci-dessous), représentant symboliquement les machines et l’équipement électrique, peut générer des champs magnétiques permanents susceptibles d’interférer avec le compas et de provoquer une déviation. De plus, si la coque est en acier, des déviations importantes sont à prévoir.

Cette déviation varie en fonction du cap du navire, car elle résulte de la somme vectorielle du champ magnétique terrestre et des champs magnétiques permanents à bord.
En général, les courbes de déviations sont établies en fonction des caps compas. Toutefois, lorsque ces derniers présentent des écarts importants, il est préférable de les tracer également en fonction des caps magnétiques.
On peut aussi opter pour un simple tableau listant les déviations, avec les caps compas et les caps magnétiques, en remplacement des courbes.

L’avantage d’une courbe de déviation par rapport à une table de déviation est que le navigateur n’a pas besoin de faire d’interpolation.

