Anatomie du sextant : les éléments essentiels
- Grand miroir fixé sur l’alidade
- Petit miroir ou demi-miroir
- Bâti
- Limbe
- Lunette
- Alidade
- Tambour pour le réglage fin de l’angle
- Système de blocage (pince)
- Verres colorés ou filtres
- Poignée
- Pieds du sextant


Utiliser un sextant n’est pas, en soi, compliqué ; le véritable défi réside dans les calculs qui y sont associés.




Au moment précis où le soleil disparaît sous l’horizon, un bref éclat vert émeraude apparaît. On l’observe surtout au-dessus d’une mer plate par temps clair — certains marins jurent qu’il porte bonheur, d’autres pensent qu’il s’agit d’un mirage.
Le principe optique du sextant
Le principe du sextant repose sur des lois optiques (un ballet de miroirs), mises en œuvre lors des observations — voir les schémas ci-dessous.



Sur Internet, vous pouvez trouver de nombreuses descriptions des sextantes.
La pratique de l’utilisation du sextant est probablement la partie la plus aisée.
Dans mes cours, avec une dizaine d’étudiants, une heure suffisait pour que chacun parvienne à caler le soleil sur l’horizon et à mesurer la collimation.
Une heure au bord de la mer suffit, après avoir consulté cette page, en se concentrant sur la manière de caler le soleil sur l’horizon.
On peut aussi s’entraîner sur une colline lointaine ou dans un vaste champ.



Première mesure : la hauteur instrumentale (Hi)

S’entraîner à viser le soleil
La partie la plus délicate lorsque vous utilisez un sextant est d’abaisser le soleil avec le sextant pour l’aligner avec l’horizon.
Mettez le sextant à 0°.
Choisissez les filtres avant d’abaisser le soleil.
Pointer la lunette du sextant vers le soleil (de telle façon que vous voyez le soleil dans le viseur)

Commencez par concentrer votre regard sur le soleil et ajustez légèrement le tambour pour le déplacer de haut en bas. Cela vous permettra de vous habituer à son mouvement.
Enfin, abaissez le sextant avec le système de blocage (pince) jusqu’à ce qu’il soit parfaitement de niveau et que vous puissiez voir l’horizon ainsi que le soleil. Gardez le sextant bien vertical.

Prenez garde aux trains de vagues lointains qui peuvent créer des horizons trompeurs.
Si la pince ne permet pas au soleil de s’arrêter précisément sur l’horizon, ajustez légèrement le tambour jusqu’à ce que l’horizon et bas du soleil soient parfaitement alignés.
Et maintenant balancer le bas du soleil sur l’horizon pour que le soleil tangente l’horizon.



Pour ce balancement, effectuez simultanément un léger mouvement du poignet (main droite) et un réglage fin avec le tambour (main gauche).
Vous allez trouver une explication complémentaire sur la page hauteur observée

Technique alternative pour viser le soleil
- Mettez le sextant à zéro.
- Visez l’horizon.
- Abaissez le soleil sur l’horizon à l’aide de la pince sur l’alidade.
- Faites le réglage final avec le balancement et l’aide du tambour

Corriger l’erreur d’index (collimation)
En effet, l’erreur d’index représente le décalage zéro du sextant.
Elle peut atteindre quelques minutes, à ajouter ou à soustraire de la hauteur lue (Hi) sur le sextant.
En pratique, nous mesurons souvent d’abord l’erreur d’index avant de procéder à la mesure de la hauteur du soleil. Bien sûr, l’erreur d’index reste normalement inchangée, mais il est essentiel de manipuler le sextant avec précaution (pour éviter les chocs contre un objet) car c’est un instrument de précision.
La mesure de cette erreur peut être effectuée en utilisant l’horizon.

Réglez le sextant précisément à zéro degré : les deux miroirs doivent alors être parfaitement parallèles.

Image 1 : L’image directe et l’image réfléchie sont au même niveau. Il n’y a pas d’erreur de collimation.
Image 2 : Elles ne sont pas au même niveau. Tournez le tambour pour aligner les deux images et lisez l’erreur de collimation (ici ⎼4′).
Vous trouverez une explication complémentaire et détaillée sur la page ‘hauteur observée’.

Balancer le sextant pour une visée précise
Et maintenant balancer le bas du soleil sur l’horizon pour que le soleil tangente l’horizon.
petit miroir (« horizon glass » en anglais)

Prendre le “top” TU. (Si quelqu’un à bord peut le faire pour toi c’est aussi bien)
Noter la mesure et ranger l’instrument
Notez la hauteur instrumentale (Hi), ainsi que l’heure TU de l’observation.

et on range le sextant dans son coffre!
En somme, tout cela est simulé dans l’exercice le plus important de ce site web : La Rochelle.


Méthode avancée : série de hauteurs successives
En effet, une technique utilisée par certains marins consiste à prendre plusieurs mesures.
Même si vous n’aurez probablement jamais à l’utiliser, il est très utile de connaître cette technique.
Au lieu de prendre une seule mesure, on en prend cinq, avec environ une minute d’intervalle entre chaque mesure.
Il est très utile de travailler en binôme pour que l’autre personne prenne le top horaire.


On place ces mesures sur un papier quadrillé (les points rouges) et ensuite, on trace une ligne droite en moyennant les points.
En somme, dans notre exemple, la deuxième mesure présente une anomalie par rapport aux autres.
On peut alors utiliser une des quatre autres observations pour le calcul final.
Cette méthode permet, en moyenne, d’obtenir une mesure fiable et cohérente.
